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On entend souvent parler de "bon" ou "mauvais" guidage. Mais qu'est-ce qu'un bon guidage au juste ? ... Julien nous répond !
Grande question, n’est-ce pas ?
Tous les danseurs sont passés par cette interrogation. Et toutes les danseuses ont déjà prononcé la phrase suivante : « J’adore danser avec lui car il guide trop bien !! ».
Mais qu’entendent-elles par-là ? Qu’est-ce qu’un bon guidage ?
Julien Cogordan, 2x champion de France de Salsa et directeur de l’école de danse SalsaNueva Paris nous éclaire à ce sujet.
Non, il y a autant de manière de guider qu'il y a de manière d'écouter, de suivre.
Faisons le parallèle avec la communication. Quand je suis parti pour la première fois en Thaïlande avec un ami, j’essayais de parler anglais et je ne parvenais pas à me faire comprendre. Pourquoi ? Et bien parce que je faisais de vraies phrases avec un sujet, un verbe et un complément alors que mes correspondants thaïlandais pratiquaient un anglais rudimentaire. Conclusion : ils comprenaient davantage mon ami qui, lui, se contentait de dire quelques mots-clefs. Ex : Taxi how much ?
Alors, y a-t-il une seule façon de guider ? Si un bon guidage est un guidage qui se fait comprendre, alors la réponse est non, car cela ne fonctionne que si la personne qui reçoit le message est apte à le comprendre. Il est préférable que le niveau de connexion qui permet l’écoute à la danseuse corresponde au niveau de connexion qui permet le guidage au danseur. Autrement dit, pour une interaction corporelle de qualité, il faut un niveau de connexion équivalent.
Cela dit, quand on enseigne dans une école, on enseigne conjointement le guidage et le niveau d'écoute pour aboutir à un résultat équilibré chez les deux parties. À ce stade, la danse de couple devient un univers de suggestion. On peut constater que chaque mouvement dansé par la danseuse résulte de l'action du danseur. La fluidité est si remarquable que souvent les novices ne distinguent pas l’improvisation de la chorégraphie.
Il y a des gens qui aiment bien les massages toniques, d'autres qui les préfèrent doux. Cela peut également être le cas pour la danse. Néanmoins, le guidage qui fait l'unanimité est le guidage qui allie douceur et fermeté.
Le guidage de corps. Un guidage où le mouvement du guideur provient du sol, où le guidage est synonyme de coordination bras/corps. Pour allier douceur et fermeté, il faut que le guidage soit bien dosé. Je m’explique, le guidage doit, selon moi, à la fois être ferme pour qu’il soit compris, et doux pour qu’il soit agréable/confortable.
Bien sûr ! La qualité n'a rien à voir avec la quantité. C'est pour cela qu'un débutant n'a pas forcément à rougir de son manque de vocabulaire à partir du moment où ce qu'il dit est clairement compris. Les danseurs veulent à tout prix de la quantité pour impressionner les filles alors que les filles cherchent avant tout le confort, la qualité.
Qu'ils essaient de faire moins fort et qu'ils voient si ça marche ! Je leur dirais aussi de ne pas reproduire ce schéma avec leurs enfants au moment de faire les devoirs. Doit-on inévitablement parler fort pour être compris ?! Très franchement, je pense qu’il y a d’autres issues.
Notez que le guidage peut être puissant ET doux, ce qui est très agréable (et efficace !).
En inversant les rôles avec sa partenaire. En effet, il est utile de se soucier du guidage perçu. La communication avec la partenaire permet de faire valider la qualité du guidage. Il est très important de s’intéresser à l’expérience vécue par les filles, surtout des filles qui ont l’habitude de danser avec de bons danseurs. Regardez, les lesbiennes se font plus de biens que les hétéros, c’est bien parce qu’elles se comprennent [ Rire ] !